Le harcèlement en milieu professionnel est une réalité préoccupante pour de nombreuses entreprises. Les conséquences du harcèlement dépassent largement la personne concernée et affectent toute l’organisation. Pour mieux prévenir et lutter contre le harcèlement moral ou sexuel professionnel, il est essentiel de bien en reconnaître toutes les répercussions humaines et économiques.

Quelles sont les conséquences humaines du harcèlement en entreprise ?

Lorsque le harcèlement s’installe en entreprise, les conséquences sur les employés ne se limitent pas seulement aux victimes. C’est tout l’environnement de travail du personnel qui subit des dégradations.

Les impacts sur la santé physique et mentale des salariés

Le harcèlement dans le monde du travail affecte la santé psychologique et le moral du salarié victime, mais aussi de ses collègues témoins. Selon les cas, les victimes peuvent développer des troubles de nature anxieux et dépressifs qui s’accompagnent de l’apparition de symptômes psychosomatiques par exemple. Les maux de tête, les problèmes de sommeil répétés, les douleurs chroniques peuvent être graves et nuire considérablement au bien-être du salarié.

D’ailleurs, dans les situations les plus graves, le harcèlement au travail peut mener à une souffrance extrême, et représenter un risque de tentative de suicide, ou de suicide avéré. Entre 2008 et 2009, la France a d’ailleurs été marquée par une série de suicides attribuée aux conditions de travail stressantes et à la politique managériale agressive d’un employeur, France Télécom.

La détérioration des conditions sociales sur le lieu de travail

Après une situation de harcèlement professionnel, les conditions de travail entre salariés et supérieur hiérarchique se dégradent. La confiance diminue et les comportements changent. Dans ce climat un peu particulier, les agissements irritent plus facilement et les conflits en interne augmentent. Avec un sentiment d’insécurité, les collègues ont moins envie de collaborer et une forme de malaise s’installe.

La baisse de la motivation et de l’intérêt des salariés au travail

Le harcèlement psychologique ou physique au travail va agir sur l’engagement professionnel des individus. Petit à petit, les collaborateurs concernés par les gestes ou témoins, prennent de la distance par rapport à l’entreprise. On remarque souvent une augmentation de l’absentéisme et des congés suite à une perte d’intérêt pour le travail ou à des problèmes médicaux.

Face à cette moindre implication professionnelle, la productivité baisse et les conséquences du harcèlement en milieu de travail commencent à toucher l’économie de l’entreprise et l’organisation du travail.

Quels sont les coûts économiques du harcèlement professionnel ?

En plus de la dégradation des conditions de travail de tous les salariés, les cas de harcèlement moral ou physique au travail compromettent aussi la santé économique de l’entreprise.

L’augmentation des coûts liés à la santé et à l’absentéisme

Lorsque le harcèlement porte atteinte à la dignité ou à l’intégrité physique ou morale des victimes, les cas d’arrêts maladie prolongés se multiplient. Les dépenses liées à la santé au travail et au soutien psychologique sont donc en hausse et impactent le budget de l’entreprise. Par ailleurs, pour pouvoir compenser ces absences, il peut être nécessaire de faire appel à des organismes de travailleurs en intérim. Une activité temporaire supplémentaire qui peut peser plus lourd sur le budget.

Le turnover élevé et la perte potentielle de talent

Une mauvaise ambiance générale suite à du harcèlement moral en milieu professionnel, c’est aussi un changement des conditions de travail susceptible d’accélérer des départs d’employés. Les victimes et les collaborateurs risquent en effet de prendre leur disposition en cherchant un avenir plus serein ailleurs. Résultat ? L’obligation de consacrer du temps et de l’argent pour un nouveau recrutement sur mesure, et la formation du nouvel employé. Un dommage collatéral non négligeable en termes de perte de savoir-faire et de continuité dans les projets en cours.

L’atteinte à la réputation de l’entreprise

Un cas de harcèlement, ce n’est jamais bon pour l’image de la société auprès du public et des partenaires. Les critiques et les dénigrements commencent à courir et il peut être plus difficile d’attirer de nouveaux candidats ou des contrats commerciaux. Une enquête ou un procès pour harcèlement, ce n’est bon ni pour la réputation ni pour les finances. Les clients fidèles sensibles à l’éthique pourraient ne plus se reconnaître dans les valeurs de l’entreprise.

Les coûts juridiques et les indemnisations

Le signalement des faits de harcèlement moral ou sexuel peut se faire en interne, auprès du manager, des RH, du Comité social et économique (CSE) de la médecine du travail ou encore de l’inspection du travail. Aujourd’hui, les victimes de harcèlement osent de plus en plus parler, porter plainte, et saisir le Conseil des Prud’hommes pour dénoncer des actes graves. Dans le cadre de cette procédure, les dommages et intérêts, les amendes et les éventuelles sanctions pénales peuvent vite coûter cher (parfois jusqu’à 50 000 euros).

Comment prévenir le harcèlement et ses conséquences désastreuses ?

Pour éviter d’en arriver à de telles situations, il vaut mieux anticiper et prendre des mesures de protection des travailleurs. Pour un environnement professionnel qui mise sur la prévention, l’écoute et la sécurité de chacun, il faut privilégier :

  • La définition d’une politique claire : avec l’existence d’un code éthique expliquant les agissements inacceptables (propos sexistes, humiliants, atteinte à l’intégrité et à la santé physique ou mentale, violences). L’affichage des sanctions possibles pour le harceleur est également important (licenciement – rupture de contrat, jusqu’à l’emprisonnement en cas de recours auprès de la justice et en fonction de la caractérisation du délit).
  • L’organisation d’actions de formation pour la prévention du harcèlement : pour le personnel et pour les managers. Des sessions pour informer sur les droits, les agissements abusifs, inciter à la dénonciation du fautif, mais aussi pour l’aide aux managers dans la gestion des situations à risque.
  • Les dispositifs d’alerte : prévenir le harcèlement, c’est aussi mettre des services de dénonciation à la disposition des victimes de harcèlement sexuel ou de harcèlement moral au travail. Des canaux confidentiels qui permettent d’aborder la question discrètement.
  • Les référents et médiateurs internes officiels : pour apporter de l’aide et du soutien aux victimes, les informer de leurs droits et les accompagner si besoin jusqu’à ce que l’auteur soit éventuellement condamné.
  • Les accompagnements psychosociaux : pour les démarches d’assistance psychologique (thérapeute) et d’assistance sociale et juridique (aide des RH, assistance juridique, avocat…).

Pour éviter les coûts liés aux dérives du harcèlement, la mise en place de mesures proactives et l’anticipation des tensions potentielles sont indispensables. Une bonne prévention du harcèlement et de la violence au travail, c’est aussi investir dans un environnement de travail sain, productif et éthique. Une culture d’entreprise bienveillante n’est pas un luxe, mais une nécessité.

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